VI

 

— Il n’y a pas là de quoi s’inquiéter, Gestra, lui dit le drone tandis qu’il se défaisait de son encombrante combinaison dans le vestibule par-delà les sas.

Gestra Ishmethit s’appuya contre un plurichamp que lui tendait le drone. Il tourna son regard vers l’autre bout du couloir, où se trouvaient les quartiers d’habitation, mais on ne voyait toujours personne.

— Le vaisseau a apporté de nouveaux codes et des procédures de sécurité réactualisées, poursuivit le drone. Elles ne devaient pas être modifiées avant plusieurs années, mais il y a eu une activité inhabituelle dans un volume voisin – rien de menaçant en soi, croyez-le bien, mais il vaut toujours mieux se montrer prudent – c’est pourquoi on a décidé d’accélérer les choses et de procéder à cette mise à jour dès maintenant.

Le drone accrocha la tenue de l’humain près des portes du sas. Elle était couverte de givre scintillant. Gestra se frotta les mains et prit le pantalon et la veste que le drone lui tendait. Il ne cessait de tourner la tête vers le fond du couloir.

— Le vaisseau a été vérifié et authentifié par des experts extérieurs tout à fait compétents, continua le drone. Tout est en ordre, comme vous le voyez.

La machine l’aida à boutonner sa veste et lui lissa ses cheveux blonds coupés court.

— L’équipage a demandé à entrer. Simple curiosité, je vous assure.

Gestra jeta au drone un regard visiblement paniqué, mais la machine lui tapota l’épaule avec un champ rose en disant :

— Ça va aller, Gestra. J’ai accepté par courtoisie, mais vous pouvez rester à l’écart si vous voulez. Les saluer à leur arrivée ne vous ferait pas de mal, mais cela n’a rien d’obligatoire.

Le Mental qui contrôlait le drone étudia l’humain durant quelques instants. Il mesura ses mouvements respiratoires, ses battements de cœur, sa dilatation pupillaire, ses réactions épidermiques, sa production de phéromones et ses ondes cérébrales.

— Je sais ce que nous allons faire, dit-il d’une voix conciliante. Nous allons leur dire que vous avez fait vœu de silence, qu’en pensez-vous ? Vous pouvez les accueillir d’un signe de tête ou je ne sais quoi, et je m’occuperai de leur faire la conversation. Ça vous va ?

Gestra déglutit.

— Euh… oui, dit-il en hochant vigoureusement la tête. Ça me… ça me va très bien. Bb… bonne idée. Mm… merci beaucoup !

— Parfait, déclara la machine.

Elle flotta au côté de l’humain tandis que celui-ci se dirigeait vers la zone de réception principale, au bout du couloir.

— Ils vont se Déplacer dans quelques minutes, fit le drone. Alors, c’est bien entendu, vous leur faites juste un signe de tête et vous me laissez parler. Je vous excuserai auprès d’eux, et vous pourrez regagner votre suite si vous le désirez ; je suis certain qu’ils s’accommoderont de ce drone pour leur visite. Entre-temps, je recevrai les nouveaux codes et les nouvelles instructions. Il y a pas mal de vérifications multiples à faire et de paperasseries à remplir, mais cela ne devrait pas prendre plus d’une heure. Nous ne leur offrirons pas de collation ; avec un peu de chance, ils comprendront et s’en iront. Ils nous laisseront tranquilles, hein ?

Au bout d’un moment, Gestra hocha vigoureusement la tête en réponse. Le drone pivota dans l’air à côté de l’humain pour lui montrer qu’il le regardait.

— Tout cela vous paraît acceptable ? Je pourrais aussi les renvoyer carrément, leur dire qu’ils ne sont pas les bienvenus ici, vous savez. Mais ce serait terriblement discourtois, n’est-ce pas ?

— Ou… oui, fit Gestra en fronçant les sourcils, la mine nettement perplexe. Dis… courtois, oui. Faut… pas être dis… courtois. Doivent venir de… de loin, je suppose.

Un sourire flotta sur ses lèvres, comme une flamme fragile par un grand vent.

— Je pense que cela ne fait aucun doute, déclara le drone avec un sourire dans la voix.

Il lui donna une tape légère dans le dos avec un de ses champs. Gestra sourit avec un peu plus de confiance. Puis il pénétra dans la zone de réception principale des quartiers d’habitation.

La zone de réception était un vaste hall circulaire meublé d’un grand nombre de fauteuils et de canapés. Gestra n’y faisait généralement pas attention ; c’était juste un espace qu’il devait traverser dans ses allées et venues entre les sas qui conduisaient aux hangars et la partie du vaisseau où il habitait. Mais cette fois-ci, il regarda tour à tour chacun des sièges et sofas moelleux et confortables comme s’il voyait en eux quelque terrible menace. Sa nervosité revenait. Il s’essuya le front tandis que le drone s’arrêtait à hauteur d’un canapé pour lui indiquer qu’il pouvait s’y asseoir.

— Voyons un peu où ils en sont, lui dit la machine tandis qu’il se laissait tomber sur les coussins.

Un écran apparut, en suspens dans les airs à l’autre extrémité de la salle. Cela commença par un point lumineux qui s’étendit rapidement en une ligne de huit mètres de long puis sembla se dérouler jusqu’à ce qu’il occupe les quatre mètres qui séparaient le sol du plafond.

Quelques lumières sur fond noir. Le vide spatial. Gestra se rendit soudain compte qu’il n’avait pas vu pareil spectacle depuis longtemps. Puis un objet long et gris entra lentement dans le champ. Il était lisse, symétrique et identique aux deux bouts. Cela le fit penser à un guindeau de navire, avec son axe et ses moyeux.

— L’Unité d’Offensive Limitée de classe Tueur Régulateur d’Attitude, annonça le drone d’une voix indifférente et presque blasée. Ce n’est pas un modèle qui est représenté chez nous.

Gestra hocha la tête.

— Non, dit-il. (Il se racla la gorge à plusieurs reprises.) Pas de lo… logo sur sa co… coque.

— C’est vrai, fit le drone.

Le vaisseau était à présent immobile sur l’écran, qu’il remplissait presque. Les étoiles tournaient lentement derrière lui.

— Je…, commença le drone, pour s’interrompre aussitôt.

L’écran, à l’autre bout de la salle, s’était mis à clignoter. Le champ-aura du drone s’éteignit soudain. Il tomba, rebondit sur le coussin du canapé à côté de Gestra, puis s’écrasa lourdement, sans vie, sur le sol.

Gestra le regarda, médusé. Une voix, dans un souffle, lui dit :

— Ssssauvez-vvvvous.

Puis toutes les lumières faiblirent. Un grésillement se fit entendre tout autour de Gestra, et un filet de fumée s’éleva du carter du drone.

Gestra bondit de son siège, hagard, puis remonta à pieds joints sur le canapé, où il demeura accroupi, incapable de quitter le drone des yeux. Le filet de fumée était en train de se dissiper. Le grésillement faiblissait lentement. Gestra s’entoura les genoux des deux bras et regarda autour de lui. Le grésillement cessa. L’écran se réduisit à une ligne, puis à un point, puis disparut totalement. Au bout d’un moment, Gestra tendit la main pour toucher le capot du drone. Il était tiède et ferme. Il ne bougeait pas.

Une suite de coups violents, à l’autre bout de la salle, secoua l’air. Au-delà de l’endroit où l’écran était demeuré suspendu, quatre petites sphères à la surface miroir apparurent, grossirent presque aussitôt pour atteindre un diamètre de trois mètres, et demeurèrent en suspens à quelques centimètres du sol. Gestra descendit d’un bond du canapé et s’éloigna des sphères à reculons. Il ne cessait de retourner ses mains l’une dans l’autre et regardait fréquemment derrière lui, en direction du couloir du sas. Les sphères-miroirs disparurent alors, comme des ballons qui explosent, révélant, à l’intérieur, des objets complexes qui ressemblaient à des vaisseaux spatiaux en réduction, à peine plus petits que les sphères qui les avaient abrités.

L’un d’eux s’élança dans la direction de Gestra, qui fit volte-face pour s’enfuir à toutes jambes.

Il prit le couloir au pas de course, les yeux agrandis, le visage tordu d’épouvante, les poings serrés, les bras battant comme des pistons.

Quelque chose le frôla par-derrière, entra en collision avec lui et le renversa, l’envoyant bouler sur la moquette du couloir. Il finit par s’immobiliser. Son visage était douloureux là où il avait frotté sur le tapis. Il leva les yeux, son cœur battant follement dans sa poitrine. Il tremblait de tous ses membres. Deux vaisseaux miniatures l’avaient suivi dans sa fuite ; ils flottaient à deux ou trois mètres de lui, de chaque côté. Il y avait une drôle d’odeur dans l’air. Du givre s’était formé sur différentes parties des petits vaisseaux. Le plus proche projeta quelque chose qui ressemblait à un long tuyau et qui vint s’enrouler autour de son cou. Gestra baissa la tête, se plia en deux et roula sur le côté, les genoux à hauteur du menton, les mains agrippant ses tibias.

Quelque chose de pointu le toucha brutalement aux épaules et à la fesse. Il entendait des bruits étouffés en provenance des deux machines. Il se mit à gémir.

Un objet très dur le frappa au côté. Il entendit un craquement sec, et son bras devint tout à coup brûlant de douleur. Il hurla, sans cesser de vouloir enfouir son visage contre ses genoux. Il sentit ses boyaux se relâcher subitement. Des fluides chauds se répandirent dans son pantalon. Il avait conscience d’une présence, dans sa tête, qui apaisait la douleur dans son bras, mais rien ne pouvait estomper la honte et l’embarras qu’il ressentait. Les larmes lui montèrent aux yeux.

Il y eut un bruit qui ressemblait à « kha », suivi d’un sifflement d’air. Le souffle lui toucha le visage et les mains. Au bout d’un moment, quand il releva la tête, il vit que les deux machines étaient devant les portes des sas. Il perçut un mouvement dans la zone de réception, puis une nouvelle machine apparut dans le couloir. Elle ralentit en s’approchant de lui. Il baissa de nouveau la tête. Il y eut encore un sifflement, accompagné d’un autre courant d’air.

Il releva les yeux. Les trois machines allaient et venaient devant les sas. Gestra renifla pour refouler ses larmes. Les trois machines s’écartèrent des portes et se posèrent au sol. Gestra était curieux de savoir ce qui allait se passer maintenant.

Il y eut un éclair suivi d’une explosion. Les portes du milieu sautèrent dans un nuage de fumée qui envahit le couloir en bouillonnant puis fut happé en arrière, par le trou noir auquel les portes avaient laissé place.

Gestra sentit un courant d’air qui se transforma rapidement en vent violent puis en tornade hurlante. Il se sentit entraîné vers le trou. Il se mit à hurler de terreur. Il essaya de s’agripper à la moquette avec son bras valide, mais fut entraîné sans merci par l’ouragan, ses doigts raclant la moquette. Il finit par trouver une prise. Les fibres résistèrent, et il s’arrêta.

Il entendit des cognements sourds. Il releva la tête, haletant, en direction de la zone de réception. Ses yeux étaient inondés de larmes tandis que le vent déchaîné soufflait autour de lui. Quelque chose se déplaçait en cahotant dans l’entrée éclairée du hall circulaire. Il aperçut la forme ronde et floue d’un canapé qui venait vers lui en bondissant à une vingtaine de mètres de là, poussé par le souffle déchirant. Il s’entendit crier quelque chose. Le canapé culbuta. Il n’était plus qu’à dix mètres.

Il crut qu’il allait passer à côté de lui, mais l’une de ses extrémités heurta son pied levé et le força à lâcher prise ; le courant d’air s’empara de lui et il se mit à hurler en dépassant les trois machines immobiles. Son autre jambe heurta le bord déchiqueté de la brèche du sas, et fut arrachée au niveau du genou. Il vola dans le vaste espace de l’autre côté du sas ; l’air sortait de sa bouche, d’abord parce qu’il hurlait et ensuite parce que le hangar était sous vide.

Il glissa sur le sol lisse et dur du hangar sur une cinquantaine de mètres à partir des portes arrachées du sas et s’arrêta enfin. Le sang qui coulait de ses blessures gela. Un silence glacé se referma sur lui ; il sentit ses poumons s’affaisser et quelque chose bouillonna dans sa gorge ; sa tête lui faisait un mal atroce comme si son cerveau tentait de jaillir par ses narines, ses yeux et ses oreilles, et chacun de ses os, chacune de ses cellules sembla vibrer d’un bref éblouissement de souffrance avant de s’engourdir.

Il fouilla du regard l’obscurité qui l’enveloppait, puis leva les yeux sur les hauteurs insouciantes des vaisseaux de guerre décorés de motifs bizarres.

Puis les cristaux de glace qui se formaient sur sa cornée craquelèrent sa vue. L’image se fractionna et se multiplia comme s’il regardait à travers un prisme. Puis tout se brouilla et enfin s’obscurcit. Il s’efforçait de hurler, de pleurer, mais il n’y avait plus qu’un froid étouffant dans sa gorge. Il ne pouvait plus faire un seul mouvement, gisant sur le sol du vaste hangar, immobile, en proie à la terreur et la confusion.

Ce fut le froid, finalement, qui le tua. Son cerveau sombra dans le néant par cercles concentriques, les fonctions supérieures d’abord, puis les parties mammifères inférieures, puis les centres primitifs, quasi reptiliens. Sa dernière pensée fut qu’il ne reverrait plus jamais ses modèles réduits de navires et qu’il ne saurait jamais pourquoi les vaisseaux de guerre, dans leurs noirs hangars, étaient ainsi bariolés.

 

Victoire ! Le commandeur Lunelevante Saisonsèche IV de la tribu Vuelointaine repoussa la combinaison pour franchir en flottant les portes déchiquetées du sas et pénétrer dans le grand hangar. Les vaisseaux étaient là. Classe gangster. Il balaya leurs rangs du regard. Soixante-quatre. Il avait toujours pensé, par-devers lui, que cela pouvait être une plaisanterie, une ruse de la Culture.

À ses côtés, son officier d’armement guida sa combinaison sur le sol, passant sur le corps de l’humain, et s’avança vers le vaisseau le plus proche. L’autre combinaison, celle du garde du corps personnel du commandeur affronteur, exécuta un mouvement de rotation pour le regarder faire.

— Si vous aviez attendu une minute de plus, fit la voix fatiguée du vaisseau de la Culture par l’intermédiaire du communicateur de la combinaison, j’aurais pu vous ouvrir les portes du sas.

— Je ne doute pas que vous auriez pu, répliqua le commandeur. Le Mental est bien sous votre contrôle ?

— Totalement. Ils sont d’une naïveté touchante, en fin de compte.

— Et les vaisseaux ?

— Tranquilles. Paisibles, en sommeil. Ils croiront tout ce qu’on leur dira.

— Parfait, déclara le commandeur. Commencez le processus de réveil.

— Il est déjà en cours.

— Il n’y a personne d’autre ici, leur dit l’officier de la sécurité sur le communicateur.

Il avait exploré le reste du secteur d’habitation pendant qu’ils progressaient vers les portes du sas.

— Quelque chose d’intéressant ? demanda le commandeur en suivant l’officier d’armement dans la direction du vaisseau le plus proche.

Il faisait des efforts pour ne pas laisser paraître son excitation dans sa voix. Ils avaient fini par les avoir ! Ils les avaient ! Dans son enthousiasme, il dut freiner sec sa combinaison pour ne pas entrer en collision avec l’officier d’armement.

Dans l’espace dévasté où les humains avaient tenu leurs quartiers, l’officier de la sécurité pivota sur lui-même dans le vide pour examiner les dégâts causés par le violent appel d’air. Il ne vit que des couvertures, des vêtements, des meubles et des structures compliquées, probablement des modèles d’une sorte ou d’une autre.

— Non, dit-il. Rien de spécial.

— Hum, fit alors le vaisseau.

Quelque chose, dans cette voix, mettait le commandeur mal à l’aise. Au même moment, l’officier d’armement tourna sa combinaison vers lui.

— Commandeur, murmura-t-il.

Une lumière s’alluma, éclairant un cercle d’un mètre sur la coque du vaisseau. Cette surface était outrageusement ornée, marquée, couverte d’étranges arabesques. L’officier d’armement balaya de sa lampe d’autres sections de la coque incurvée. Elles étaient toutes pareillement couvertes de ces bizarres motifs et volutes.

— Qu’y a-t-il ? demanda le commandeur, à présent intrigué.

— Ces… formes complexes, murmura l’officier d’armement d’une voix perplexe.

— À l’intérieur aussi, intervint le vaisseau de la Culture.

— Il va… (L’officier d’armement rapprocha sa combinaison de la coque ornée jusqu’à ce qu’elle la touche presque.) Il va falloir une éternité pour scanner tout cela ! bredouilla-t-il. Cela s’étend jusqu’au niveau atomique !

— De quoi parlez-vous ? demanda le commandeur d’un ton vif.

— Ces vaisseaux ont été baroqués, pour utiliser le terme technique, expliqua posément le vaisseau de la Culture. La possibilité a toujours été envisagée. (Il fit entendre un bruit qui ressemblait à un soupir.) Les vaisseaux ont été fractalement gravés de motifs partiellement aléatoires et non prévisibles représentant un peu moins de un pour cent de leur masse totale. Il n’est pas exclu que ces complexités aient pour but de dissimuler des nanodispositifs de sécurité indépendants qui s’activeront en même temps que le système principal du vaisseau et qui auront besoin d’un code spécial pour leur confirmer que tout va bien, faute de quoi ils interdiront au vaisseau de fonctionner ou tenteront même de le détruire. Il faudra rechercher soigneusement ces dispositifs. Comme votre officier d’armement vient de vous l’expliquer, il faudra scanner chaque vaisseau jusqu’au niveau atomique. Je m’attellerai à cette tâche dès que j’aurai achevé la reprogrammation du Mental de la base. Cela demandera un certain temps, naturellement, mais il aurait fallu, de toute manière, vérifier chaque bâtiment de fond en comble, et personne n’est au courant de notre présence ici. Vous aurez votre flotte de combat dans quelques jours au lieu de quelques heures, commandeur. Mais vous l’aurez.

La combinaison spatiale de l’officier d’armement pivota pour faire face à celle du commandeur. La lumière qui éclairait les dessins exotiques s’éteignit. Quelque chose dans la manière dont l’officier exécutait ces actions exprimait pour le commandeur une sensation de scepticisme, peut-être même de dégoût.

— Kha ! fit ce dernier d’un air méprisant en tournant sur lui-même pour revenir vers l’entrée du sas.

Il éprouvait le besoin de saccager quelque chose. La section d’habitation devrait lui fournir des objets répondant à ses désirs, suffisamment anodins pour ce qu’il voulait en faire. Son garde du corps personnel le suivit, ses armes toutes prêtes.

Quand ils repassèrent par-dessus le corps gelé de l’humain – même cela ne lui avait fourni aucune sensation sportive –, le commandeur Lunelevante Saisonsèche IV de la tribu Vuelointaine et du vaisseau de guerre Xénoclaste, escorteur du vaisseau outremondier Régulateur d’Attitude, dégaina l’une des armes externes de sa combinaison et fit éclater le visage du mort en mille morceaux, faisant voler sur le sol glacé du hangar des fragments rose et blanc, comme une minuscule et délicate chute de neige.

Excession
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